Nous sommes le 3 Mars 2011, il est 20h et Mr Foued Mbazaa, président par intérim de la république Tunisienne, va se prononcer. Je suis certain, que si nous étions aussi nombreux que les américains, voire seulement les égyptiens, son allocution devancera le « super-bowl » en terme d’audience. Dix minutes de préliminaires politiques pour hypnotiser la foule avec les mots « révolution » et « martyrs » qui reviennent (La Fontaine a bien dit : « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute ») pour qu’en deux minutes il ré-annonce des réformes déjà annoncées il y a plus d’une semaine. La foule, facilement manipulable (merci à l’UGTT, le POCT, Enahdha, … de nous l’avoir prouvé et montré comment) a sauté de joie et finalement ils vont fort probablement « dégager » la Kasbah. Dans un premier temps je vais revenir sur les soit disant décisions prises, hier, puis je prouverais comment le gouvernement a marqué des points contre le mouvement derrière le sit-in de la Kasbah.
La première décision prise par Mr le président était « une nouvelle constitution », on le savait bien déjà dès le départ quand on a parlé de « deuxième république » qui, pour les ignorants, signifie un nouveau cadre juridique qui dictera les nouvelles règles de la vie politique, en Tunisie, en premier lieu, « La constitution ». La deuxième décision concernait une « assemblée constituante » que Mr Yadh Ben Achour avait annoncée lors de sa conférence de presse du 23 Février 2011, dans les quatre scénarios qu’il avait présenté. Pour aller un peu plus loin, Mr Ben Achour avait posé le 1er Mars comme ultimatum pour la prise de décision en déclarant que « le gouvernement […] doit apaiser les cœurs et lui demander une feuille de route pour au plus tard le 1er mars » une date dépassée d’au moins deux jours et la foule est folle de joie. La troisième décision annonçait le « 24 Juillet 2011 date des élections » une date fixe et claire, certes, mais bien au-delà de celle annoncée le 25 Février par le gouvernement de Mr Mohamed Ghannouchi qui était « au maximum, avant la mi juillet 2011 » et même avec une date poussée de plus de 9 jours, on a crié victoire, me donnant raison, ainsi, de penser que la foule était bien ignorante (et donc manipulée). La dernière décision, si on peut la considérer comme tels, était le changement du nom de la commission présidée par Mr Yadh Ben Achour, tout en la gardant et en le gardant à sa tête, sans la dissoudre (comme toutes les autres commission, d’ailleurs) ni « demander l’avis » de X ou Y. Et comme je suis certain que sous l’ovation X et Y se mordaient les doigts de voir la victoire leur passer sous le nez vers l’autre camp, au tout dernier moment.
Pour mieux comprendre comment la victoire est passée dans le camp du gouvernement, il faudra se pencher sur les revendications du mouvement de la Kasbah et degré de réponse du gouvernement à ses demandes :
Juste pour la route je vais faire une petite comparaison entre Stand Up de la Kobba et sit in de la kasbah, le sit in se proclamait comme constituante (ils n’ont parlé de vote qu’après le 27 Février 2011), le départ de Caid Sebsi et qu’ils soient consultés pour toutes les décisions, qu’on impose la dissolution du RCD sans attendre que la justice ne se prononce … et un tas de réclamations qui ont été implicitement déclinées. Le Stand Up a demandé des « élections d’assemblée constituante », laisser Mr Caid Sebsi bosser pour mieux préparer la transition, personne n’a le droit d’interférer dans ce processus (personne n’a le droit d’exiger qu’il soit consulté), l’indépendance de la justice et toute décision relevant de la justice ne peut être prise par un autre tiers et surtout « le retour au boulot ». Donc, qui des deux a été le plus satisfait ? Je vous laisse le soin de méditer là-dessus !
La première décision prise par Mr le président était « une nouvelle constitution », on le savait bien déjà dès le départ quand on a parlé de « deuxième république » qui, pour les ignorants, signifie un nouveau cadre juridique qui dictera les nouvelles règles de la vie politique, en Tunisie, en premier lieu, « La constitution ». La deuxième décision concernait une « assemblée constituante » que Mr Yadh Ben Achour avait annoncée lors de sa conférence de presse du 23 Février 2011, dans les quatre scénarios qu’il avait présenté. Pour aller un peu plus loin, Mr Ben Achour avait posé le 1er Mars comme ultimatum pour la prise de décision en déclarant que « le gouvernement […] doit apaiser les cœurs et lui demander une feuille de route pour au plus tard le 1er mars » une date dépassée d’au moins deux jours et la foule est folle de joie. La troisième décision annonçait le « 24 Juillet 2011 date des élections » une date fixe et claire, certes, mais bien au-delà de celle annoncée le 25 Février par le gouvernement de Mr Mohamed Ghannouchi qui était « au maximum, avant la mi juillet 2011 » et même avec une date poussée de plus de 9 jours, on a crié victoire, me donnant raison, ainsi, de penser que la foule était bien ignorante (et donc manipulée). La dernière décision, si on peut la considérer comme tels, était le changement du nom de la commission présidée par Mr Yadh Ben Achour, tout en la gardant et en le gardant à sa tête, sans la dissoudre (comme toutes les autres commission, d’ailleurs) ni « demander l’avis » de X ou Y. Et comme je suis certain que sous l’ovation X et Y se mordaient les doigts de voir la victoire leur passer sous le nez vers l’autre camp, au tout dernier moment.
Pour mieux comprendre comment la victoire est passée dans le camp du gouvernement, il faudra se pencher sur les revendications du mouvement de la Kasbah et degré de réponse du gouvernement à ses demandes :
- La nouvelle constitution avait été décidée depuis qu’on a commencé à parler de « deuxième république » et donc la Kasbah n’a rien apporté de nouveau.
- L’assemblée constituante avait été décidée et proposée, officiellement, depuis le 23 Février et donc ce n’est pas le soit disant pressing qui a poussé les choses dans ce sens, je dirais même que le dépassement de la date du 1er Mars était une victoire pour le gouvernement pour montrer que c’est lui qui décide quand et comment.
- Les élections, de cette « constituante », ont été annoncées, pour une date poussée encore de 9 jours par rapport à l’annonce déjà refusée de Ghannouchi et cette fois ci ils ont dupé la foule et gagné ce round.
- Les trois commissions, nommées depuis le 17 Janvier, restent toujours là sans être dissoutes. On a juste changé le nom d’une d’elle vu qu’après le choix du scénario (N°2) sa tâche s’était précisée et donc son nom devait changer et pour leurre on a ajouté le mot révolution pour gagner du terrain face au mouvement du 14 Janvier (ou conseil de protection de la révolution).
- La dissolution de la police politique n’a pas été faite et personnellement je crois que c’était le plus grand défit remporté très haut la main, par le gouvernement.
- La dissolution du RCD, il faudra toujours courir les cours de justice (si ça ne débordera pas encore le 9 Mars) et donc aucun fléchissement sur ce point.
- L’enquête sur les débordements qui ont causé des morts et qui avaient tirés n’a même pas figuré sur la liste de qui que ce soit, ni celle sur la torture de l’ère d’avant 14 Janvier. Criez toujours, vous nous intéressez !
- J’arrive là au point crucial ; « la suspension de la constitution actuelle ». Le président par intérim n’a pas le droit de dissoudre le parlement ni la chambre des conseillers ni le gouvernement, c’est ce qu’on nous appris. On faisant un tour du côté de la constitution Tunisienne (supposée suspendue) on trouve du côté de l’article 46 : « Pendant cette période, le Président de la République ne peut dissoudre la chambre des députés et il ne peut être présenté de motion de censure contre le gouvernement. Ces mesures cessent d'avoir effet dès qu'auront pris fin les circonstances qui les ont engendrés » et donc c’était bel et bien cette constitution qui vu qu’elle a toujours effet qui lui ôtait ce droit. Conclusion, la constitution n’a pas été suspendue.
Juste pour la route je vais faire une petite comparaison entre Stand Up de la Kobba et sit in de la kasbah, le sit in se proclamait comme constituante (ils n’ont parlé de vote qu’après le 27 Février 2011), le départ de Caid Sebsi et qu’ils soient consultés pour toutes les décisions, qu’on impose la dissolution du RCD sans attendre que la justice ne se prononce … et un tas de réclamations qui ont été implicitement déclinées. Le Stand Up a demandé des « élections d’assemblée constituante », laisser Mr Caid Sebsi bosser pour mieux préparer la transition, personne n’a le droit d’interférer dans ce processus (personne n’a le droit d’exiger qu’il soit consulté), l’indépendance de la justice et toute décision relevant de la justice ne peut être prise par un autre tiers et surtout « le retour au boulot ». Donc, qui des deux a été le plus satisfait ? Je vous laisse le soin de méditer là-dessus !
7 commentaires:
hek tla3t zebla! tu ne trouves pas qu'en plus d'etre tarlouze tu demontre là que tu regrettes amerement le regime de ben ali
une petite comparaison??????!!!!!! c'est une compétition heya? kollna twénsa je te le rappel, arrête de dire n'importe quoi, c'est avec ce genre d'idée qu'on recule
Bon, ben par respect pour mes neurones je vais ignorer de répondre à des accusations sans fondement, ni logique. Ceci n'empêche que je laisserais des traces des décérébrés qui visitent ce coin
Une petite comparaison s'impose pour savoir qui a le plus de logique, de bonnes intentions (non politiques arrivistes) et susceptibles d'engager un dialogue avec le pouvoir provisoire de vue son civisme et sa consistance. Finalement c'était une réponse à ceux qui croyaient que le mouvement de la Kobba était à côté de la plaque; Justement il a eu une réponse positive à toutes ses revendications, car elles étaient rationnelles, légitimes, accessibles, honorables, engagées, modérées, positives, bien étudiées, pleines de convictions, non dictées par un syndicat ou un parti politique, spontanées et surtout RESPONSABLES!
je rajoute pour ChTiRiBi avec ce genre de comparaison on rectifie le tir et on équilibre la balance et surtout on avance! On sait maintenant comment fixer un plafond pour ses demandes et comment par engagement personnel on peut convaincre l'autre à accepter un concensus
البارح بعد خطاب المبزع فرحت على خاطر فهمت الي فهمتو انتي اما قلت ما تشلقش برشا مادامهم فرحانين خليهم هكاكا حتى يسيبو القصبة و نهار السبت نفرحو كيف ما يلزم :)
@Walid: L'analyse est mon métier, je ne peux m'en empêcher loooooooooool
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