vendredi 23 janvier 2009

Strophe ...

Etre déterminé et réaliste, ne fut jamais un obstacle pour qu'il soit rêveur et créatif. Il n'avait à voir pour croire, ni à vivre pour ressentir. Il pouvait, en une inspiration, s'imaginer un monde qu'il se déterminait à matérialiser. Alors qu'elle s'était déterminée à ne jamais le gâter, il s'était confectionné un monde fait de câlins, hors des fantasmes tordus et pervers de ces semblables.
Leurs rendez vous galants avaient les allures de ballades amicalement formelles, ni embrassades pour se saluer, ni contacts physiques autres que les poignées de mains, ni même un contact visuel qui s'éternise plus de quelques secondes. Alors qu'il s'investissait à l'envoyer sur les nuages par des déclarations qu'il improvisait entre deux évasions dues aux longues contemplations de la douceur que dégageait son regard et de la finesse de ses traits, elle se contentait de sourire. A chaque fois, il fixait ses lèvres guettant, au mieux, un "merci" ou un "t'es adorable" pudiquement caché par sa main qui ratait, toujours, de peu, de les empêcher de lui parvenir, comme si, dans un instant d'indécision, elle regrettait de s'être montrée attendrie par dires. Dans de telles situations, il transformait son sourire en discours que sont les petits mots d'amour qu'elle lui envoyait, de temps en temps, des mots qu'elle composait, effaçait, recomposait, un million de fois, sur son téléphone, ôtant à chaque fois quelques expressions qu'elle estimait trop directes ou osées à ce stade de leur relation, avant qu'elle ne se décide à appuyer sur le bouton "envoyer", en fermant les yeux, le cœur battant à la chamade, l'envie de se ronger les ongles jusqu'au os, l'espoir de recevoir, rapidement, sa réponse, de le savoir délicatement touché par ces quelques aveux qu'elle s'était donné tant d'effort à rédiger. Alors qu'il lui criait son amour sur tout les toits, elle s'acharnait à l'aimer, en cachette.
La première fois qu'il lui a donné la main, il était difficile d'affirmer qui d'eux deux tremblait le plus. Il avait conçu, parfaitement, comment serait le touchait de sa main, mais, ne s'était jamais forgé comment serait que de toucher sa main, Un peu comme le trac qui accompagne un speech soigneusement préparé à l'avance. Sa sincérité était son plus grand mérite, mais, aussi l'imprévu le plus dur à gérer. Devant la magie de certains instants, il est facile de gâcher l'ambiance par un mot mal placé ou par une phrase qui ne soit assez intense pour égaler cette féérie, les gens se taisent, généralement, à ses instants, mais, lui il craignait que ce silence, qui s'éterniserait, ne la languisse. Il puisait au delà de ce la simple créativité et ingéniosité pour la marquer, la surprendre, comme il en était, tout le temps, apte. Cette nuit, le sort en a voulu autrement; son visage était à quelques centimètres du sien qu'il pouvait ressentir la chaleur qui s'en dégage, ses yeux étaient fermées, il arrivait à ressentir son cœur battre alors qu'elle se trouvait serrée contre lui, il n'y a plus de musique, ni dans les airs, ni dans sa tête, comme ça a toujours été dans ses moments d'inspirations, pourtant c'était l'instant qu'il ce souciait d'éterniser, le plus, de toute leur vie de couple. Il s'apprêtait à balancer un vulgaire "Je t'Aime" quand il ressentit son souffle le toucher de plus près, il relâcha son corps et sa lèvre inférieure qu'ils serrait, une seconde auparavant, avec ses dents. Ses yeux, encore et toujours, fermés, il n'osa se pencher encore plus par peur que ce soit son esprit qui lui joue des tours, jusqu'au moment où il sentit ses lèvres emprisonner la sienne. Ce n'était pas un "Smak" ou un "baiser volé" comme on les appelle, c'était un "Baiser Osé et Improvisé", avec lequel elle avait voulu le surprendre et immortaliser leur tango, leur parade nuptiale.

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