La virée du jeune monsieur commençait à le mener hors des enfilades de maisons et des lois du royaume. L’esprit errant, il ne réalisait pas qu’il a commencé à méditer sur sa condition et celle des autres, leurs vies, leurs habitudes, leurs préjugés et faux jugements. Depuis qu’il était gamin, les choses ne semblent pas trop changer et les sujets, comme lui, avaient été transformés, par la légitimité et les pouvoirs que conféraient la foi et le roi aux prêtres et à la cour royale, en bétail qu’ils élevaient à leur guise. En effet, d’après que lui avaient raconté des vieillards, les choses n’étaient pas tout le temps ainsi ; Il y a des décennies de ça, le royaume était aux mains d’un autre monarque rigide, mais, juste. Toutes les contrées et tous les domaines, de l’époque, étaient soumis à une seule loi : la sienne ! Les prêtres étaient des sujets comme tant d’autres, les Dieux, bonnes fées et vieux esprits n’étaient maîtres que de leurs temples où les gens y venaient leur parler sans médiation, et les hommes avaient leur destin entre leurs mains. Vieillissant, le roi ne pouvait plus contrôler son royaume d’une poignée de fer, comme il l’avait toujours fait, et tout se passa comme l’avait prédit un mage depuis la nuit des temps : « Quand les forces du mal gouverneront, il viendra un jour marqué par la lune et la famine sur terre. Dans la première semaine qui le suivra, règnera le chaos dans toutes les contrées. La deuxième semaine, s’amorcera la chute d’un grand empire. La troisième semaine, la paix reviendra peu à peu sur terre et à l’aube de son septième jour, un roi sera sacrifié pour que le calme puisse être retrouvé », or, le mage en question avait omis de dire qu’en retrouvant le calme, hommes et femmes perdraient leur liberté à tout jamais ! « Tien donc, même hors murs et grilles on peut perdre sa liberté ?! » réalisa le jeune épris qui ne doutait point que même en ayant la liberté de se balader, ils étaient prisonniers des lois abusives et de la peur qu’on leur imposait. Il réalisa aussi qu’il venait de violer nombre de règles, mais, comme il avait vadrouillé si loin, personne ne l’avait remarqué et il avait échappé à une dure correction ; il était libre car il était seul. Il se mit, alors, à chanter :
« Si j’offrais à ma reine de cœur,
l’indépendance , comme présent ;
Une vie sans craintes ni terreur
surtout le droit de crier : NON !
Je l’emmènerais très loin d’ici,
là où personne ne la retrouvera.
Et je la cacherais de ces pourris :
Prêtres, agents et cour du roi.
Je te mènerais dans une forêt,
ma demoiselle, ma libellule.
Tu pourras y danser, chanter, …
hors des menaces des cellules.
On n’aura ni limites ni frontières.
On pendra même le ciel pour toit.
Rabelaisien et libre comme l’air,
je serais seul, à l’être avec toi.
Déguerpir seuls et s’envoler,
subsister sans proches ni amis,
serait un lourd tribut à payer,
un cadeau dont tu payes le prix. »
L’intention de s’enfuir avec sa dulcinée et d’aller vivre éloignés et émancipés de ce système qui les accablait, était, au bout du compte, loin d’être une illumination. Demeurer à la marge de la société des hommes, c’est se priver du conseil d’un ami, du soutien d’un proche et du plaisir qu’on retrouve à partager un instant avec quelqu’un qu’on aime. Un sacrifice bien plus grand que le courage de rester et endurer la vie qu’ils étaient en train de mener.
« Si j’offrais à ma reine de cœur,
l’indépendance , comme présent ;
Une vie sans craintes ni terreur
surtout le droit de crier : NON !
Je l’emmènerais très loin d’ici,
là où personne ne la retrouvera.
Et je la cacherais de ces pourris :
Prêtres, agents et cour du roi.
Je te mènerais dans une forêt,
ma demoiselle, ma libellule.
Tu pourras y danser, chanter, …
hors des menaces des cellules.
On n’aura ni limites ni frontières.
On pendra même le ciel pour toit.
Rabelaisien et libre comme l’air,
je serais seul, à l’être avec toi.
Déguerpir seuls et s’envoler,
subsister sans proches ni amis,
serait un lourd tribut à payer,
un cadeau dont tu payes le prix. »
L’intention de s’enfuir avec sa dulcinée et d’aller vivre éloignés et émancipés de ce système qui les accablait, était, au bout du compte, loin d’être une illumination. Demeurer à la marge de la société des hommes, c’est se priver du conseil d’un ami, du soutien d’un proche et du plaisir qu’on retrouve à partager un instant avec quelqu’un qu’on aime. Un sacrifice bien plus grand que le courage de rester et endurer la vie qu’ils étaient en train de mener.
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