jeudi 17 juillet 2008

Désolée ...

Elle se réveilla le matin, allât prendre son petit déjeuner en parcourant des yeux les titres de la presse matinale. Son café à la main, une tartine dans l'autre, elle feuilletait les pages des journaux en s'arrêtant sur les grands titres. Un titre de faits divers attirât son attention : "Jeune Homme retrouvé mort dans la salle de bain de son appartement" d'un pincement au coeur, elle lût l'article en entier, on racontait que les secours n'ont pu le réanimer, qu'il avait perdu trop de sang et qu'il n'a pas laissé de mots expliquant pourquoi il s'était coupé les veines, selon les enquêteurs qui écartaient la piste de l'homicide. C'est son voisin qui a alerté les secours et rien n'avait été dérobé ni de la poche de la victime, ni de sa demeure. Elle ressentait de la peine pour ce jeune homme, une compassion injustifiée, il se peut qu'elle n'avait jamais eu la chance de le croiser de toute sa vie. Elle remontât dans sa chambre se préparer pour aller sortir. Elle voulu consulter son courriel avant de partir, histoire de vérifier que le plan lèche vitrine avec son amie n'était pas avorté pour quelconque raison. Ce n'était pas le cas, mais, un mail attirât son attention : "A Dieu". Elle connaissait son expéditeur, un adorateur. Ce qui l'intriguait c'était l'expression qui ne lui était pas familière de sa part; D'habitude il la contacte soit pour lui dire qu'elle lui plait soit pour tenter sa chance une nième fois de sortir avec elle. Ne serait ce que la veille, il lui avait envoyé un message téléphonique pour réitérer sa demande, comme d'habitude, elle l'avait repoussé aussi gentiment que possible. Elle ouvrît le mail et commençât à lire :
"Chère tortionnaire,
C'est la dernière fois que je t'écris, que je te bouffe ton espace. Je suis si désolé de m'avoir trop incrusté dans ton quotidien, dans ta vie. Tu m'a beau repoussé, je le ressentais, mais, l'affection que je te portais était plus forte que l'envie de garder le peu de dignité qui me restait. Ce soir tout s'arrête, je m'éclipserais de ta vie, de la vie. J'ai décidé de mettre un terme à tout, un simple rasoir fera l'affaire, quelques minutes et tout sera finit.
À Dieu, ..."
Elle attrapât son téléphone d'un geste nerveux, composât son numéro, au bout de la cinquième sonnerie, une femme sanglotant lui répondit :
- Allo, c'est qui?
- Désolée, mais ce numéro n'est pas celui de ...
- Vous êtes journaliste vous aussi! Laissez nous faire notre deuil s'il vous plait!
- Excusez moi, mais, ...
- Au revoir, il est mort! On en a parlé assez au journaux, aujourd'hui!
- Madame ...
- Tuuuuuuuuuuuuuuuut ...
Elle lâchât son téléphone qui allât s'écraser sur le pare terre et se laissât tomber sur son lit. Se prenant la tête entre ses main, elle se tapait le derrière de la tête contre le mur. Un coup, puis deux, ... de plus en plus fort, elle ressentait un feu qui s'embrasât entre ses côtes, ses larmes lui échappaient, son corps se mit à trembler, elle finit par éclater en sanglots suivis d'un : "Non! Non! Non! Non! ...". Soudain, son corps la lâchât, elle tombât dans les pommes. Au même moment, sa mère ouvrît la porte de sa chambre, voyant le spectacle qui se donnait à elle, elle courût pour lui prendre la tête dans les bras : "Mon enfant! Chérie! Répond moi! C'est maman! Vas y appelle le médecin!" finît elle en s'adressant à son mari qui venait se demander ce qui se passait.
Elle ouvrît les yeux, sa vision était floue, elle ne pouvait ressentir la froideur du stéthoscope sur sa chair, ni la douleur de la perfusion qu'on lui a faîte, ce qu'elle ressentait au fond d'elle même dépassait de loin toutes les douleurs physiques qu'elle avait connue jusqu'ici et le les bouffées de chaleurs qui la prenaient lui coupaient le souffle. Elle se leva brusquement du lit, courant vers la salle de bain, renversant à son passage la valise du médecin qui était là, arrachant l'aiguille de la perfusion ce qui fit gicler un filet de sang. Sur la cuvette des toilettes, elle se penchât vomissant la bile qui lui remontait et son petit déjeuner avec qui se mélangeaient à ses larmes. Son père qui était sur le seuil de sa chambre en croisant nerveusement ses bras, la rattrapât avant qu'elle ne s'effondre sur le pare terre. Il la ramenât dans son lit, le médecin nettoyât le sang sur sa main, sa mère pleurait impuissante devant l'état de sa fille.
En face de la taverne "L'Antre d'Asmodée", au milieu de l'enfer, le fantôme d'une belle fille se dressait. Je la dévisageais, je remarquais le vide dans ses globes oculaires, son visage m'était familier. C'était elle, je retourna ma tête vers les légions qu'on m'avait confié pour leur faire signe de me suivre dans la mission qu'on m'avait confié. En regardant une seconde fois devant moi, elle n'était plus là ... Elle réouvrît ses yeux, prise par une atroce venette, le médecin lui administrait une intraveineuse, elle était désolée ...

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