vendredi 4 avril 2008

Une vie de Chien : Pavlov avait raison

Aujourd'hui, comme depuis des mois, je me suis levé à six heure vingt. C'est incroyable comme je peux ouvrir, tous les jours, l'oeuil à cette même heure sans être vaincu par cette forte envie de rester clouer au lit jusqu'à midi ! Moi, qui, il y a moins d'un an de ça, battais tous les records de retards et d'absence de ma fac. D'un enchaînement machinal, j'arrive à être devant la télé à regarder les infos matinales avec un café chaud et amer, comme le quotidien de tous ces peuples dont on nous parle, en moins de cinq minutes. J'ai tout le temps regarder mon père faire la même chose, pendant toute ma vie, et c'est la seule chose que je partage avec lui, en fin. Je me change, une toilette, un brossage de dents et un rasage, plus tard, je me trouve dans la rue devant chez moi; Le plus grand centre d'épanouissement pour les maladies infectieuses et sociales. Comme un somnambule, je prend le chemin de l'arrêt de bus en essayant de rester inconscient de toutes ces tumeurs sociales qu'on insiste à appeler citoyens. Je descends du bus et j'ai encore cinq minutes de parcours avant d'atteindre le prochain stage. C'est vrai que mon quotidien ressemble à un jeu vidéo que je m'obstine à rejouer pour battre mon propre score à chaque fois et que je ne peux deviner quand est ce que je m'en lasserais. Je ramasse mon second, et certes pas le dernier, café de ma journée dans un gobelet en plastique, recyclable comme mon bureau, ma chaise, mon ordinateur, ma vie, ...etc. Me voilà, en fin, devant ce building de verre, d'acier et de béton, ramolli par les obligations vitales qui m'ont fait accepter d'être un facteur de réussite d'une multinationale. Dans le temps où j'étais encore étudiant avec une conscience, comme seul mérite, je ne manquais une seule occasion de rappeler que tous les malheurs de notre humanité sont les résultantes de cette économie globaliste contrôlée par ces géants de l'industrie de la consommation. Aujourd'hui, je me retrouve derrière le même bureau, tous les jours, à répéter les mêmes gestes : Allumer mon ordinateur, regarder ébahi l'écran, consulter ma boite de messagerie, recevoir mon planning, aller pisser, retourner m'assoir, aller prendre un café, retourner derrière le bureau, écrire quelques lignes de code, ça ne marche pas, passer des heures à chercher pourquoi, découvrir que j'ai utilisé le mot de passe de mon accès à la base de donnée au lieu de celui à l'application, aller pisser, aller déjeuner, ...etc. tout ça pour contribuer à l'enrichissement du groupe de personnes qui dépensent des millions à Boston, Paris, Hongkong, Londres, Bruxelles, ...etc. et qui ont décidé qu'on n'aura pas d'augmentation de nos salaires de misère cette année pour réduire les coûts de production sur les sites offshore. Je reçois un mail de notre communiquée de presse qui nous informe que le groupe a progressé de 45% par rapport à la même période de l'année dernière. Je suis content parce que ce mail signifie que demain c'est le samedi, jour de repos et de courses. Comme chaque samedi, je vais me lever tôt, ayant vidé mon compte en banque la veille, je cours à la quête des bonnes affaire, comme tout citoyen digne de faire partie d'une société de consommation; Des couches de bébé soldées à 75%, deux essuie glace au prix d'un, un système d'arrosage pour le jardin pour pouvoir participer à une tombola où une épilation gratuite du maillot, dans un grand centre d'esthétique, est à gagner, ... alors que je suis célibataire vivant seul, dans un appartement au troisième étage d'un immeuble, sans voiture ni même un permis de conduire pour être derrière un volant. Demain, je suis sûr de me coucher tard et dimanche je me lèverais tôt parce que j'ai pris l'habitude de le faire et que mon horloge biologique s'est adaptée à ce rythme. Je me languirais à ne rien faire jusqu'à l'heure du bain et je me coucherais dans l'espoir qu'un jours, au réveil, ce sera différent.

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