mardi 25 mars 2008

Errance: Histoire d'une mémoire

Aujourd’hui le 19 septembre 2005, dans ce bled qui m’a tant inspiré pour mes idées sarcastiques et qui m’a aidé pendant maintes moments à m’enliser, j’ai décidé d’écrire, de m’exprimer, de crier ma colère, de pleurer mes peines, de sortir ma joie et ma folie sur le papier. Le papier, la plus grande invention de l’homme. Je me rappelle ce thriller qui raconte l’histoire de chercheurs qui on inventés un virus qui détruit la cellulose et comment ça a conduit à un scénario catastrophe. Depuis le temps je croix que le papier est tout comme l’eau et l’air, un élément vital pour l’homme. En effet, le papier a longtemps été le médicament qui guérit les penseurs, les philosophes, les hommes de lettres et les désespérés comme moi. Un jour une grande amie pour moi, est ce peut être la seule, m’a dit « écris et laisse mûrir tes idées en marge », ce jour là j’étais tellement aveuglé par les idées sombres qui ont conquit mon esprit que je n’ai pu le mettre à l’épreuve. Coup de blues sur coup de blues je me suis mis à chanter mon malheur dans mes poèmes. Je reconnais que ça m’a fait beaucoup de bien et que ça m’a aidé à surmonter des épreuves psychologiques plus que rudes. J’ai continué à suivre cette thérapie et ça m’a réussit par moment. Je dis bien par moment car quand ça foire, ça foire aussi parfois dans la tête et on tombe en manque d’inspiration et c’est là qu’on voit l’abîme se rapprocher de soi à une vitesse vertigineuse. Dans ces moments là, la présence de ceux que j’aime fût un remède tant efficace que dangereux. Eh oui ! Un tel remède n’est sans danger ; certaines personnes qu’on affectionne particulièrement nous rappellent des épreuves d’une violence brutale et fracassante qui nous marquent.

On relate souvent que le temps est le seul filtre d’amnésie qu’aucun sorcier ne peut égaler car c’est la création de Dieu. Peut être est-ce vrai pour tout le monde, sauf moi, le temps n’a su me faire oublier quoique se soit. Je jure que j’ai fait l’effort d’essayer d’oublier, mais en vain, à toutes les reprises j’ai échoué. Je pense que j’ai plus tôt réussit à me rappeler encore plus. Avant il me fallait croiser certaines personnes, entendre un certain air ou aborder certaines discussions pour que je revois ma vie défiler devant moi et mes douleurs resurgir de leur cachot. Aujourd’hui c’est un film qui passe et repasse sans cesse dans ma tête. Si vous penser que ceci est en train de me détruire et de m’irriter alors vous êtes dans l’erreur car c’est dans ça que je puise ma force ; c’est la bastille qui m’emprisonne et qui me protège.

Dans ma ville natale, il existe le plus beau cimetière au monde. Les morts y regardent tous la plages à travers les vestiges de la muraille qui protégeait la vieille cité fatimide et c’est là que le vieux port, vidé des dernières barques que les pêcheurs enterrés près de lui ont laissés en héritage, se voit coloniser par les algues, les poissons et les oursins. C’est là que j’ai découvert que tout est éphémère et immortel à la fois ; tous ceux qui témoignent de la gloire qui a occupé les lieux ont disparu : Hommes, constructions, sculptures, …etc. et même le fort ottoman qui se dresse en haut de la colline qui veille sur la mer et qu’on entretien régulièrement ne tardera pas à les rejoindre un jour. Les corps, les formes et les structures sont aux oublis, mais la mémoire, elle est toujours là. Plus vieille que les civilisations, plus dure que la pierre et plus rusée que les hommes, la mémoire a su braver les guerres, les pestes et la Mort pour devenir immortelle. Qu’elle soit immortalisée dans les livres, les manuscrits, les contes ou les chants, elle reste la preuve que l’immortalité existe et que le temps a toujours perdu ses parties contre la mémoire. Si on dit que le temps fait tout oublier c’est parce que les hommes se sont trop occupés à fouiller dans le passé de ceux qui sont partis depuis des siècles et des millénaires qu’ils ont oublié le leur et si je ne peut oublier c’est parce que de toutes les histoires une seule m’a intéressé : la mienne.

Maintenant il est plus de 0h 30mn du 20 septembre 2005, et c’est là que se termine ma ballade nocturne. Mais ici, à Sfax, les nuits sont longues et les histoires sont courtes et l’important c’est qu’elles existent.

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