La solitude est le moyen le plus lent et le plus efficace pour tuer ou pour se faire tuer. Je dirais même que c’est le seul à me tuer en ce moment même. Les seuls moments de la vie où l’homme prend conscience de ses fautes et de ses bêtises sont les instants qu’il passe seul là plongé dans la culpabilité de ne pas avoir laissé la raison décider à sa place à chaque fois où il a été exalté par ses passions, ivre d’orgueil et aveuglé par son désir, déboussolé par l’incertitude de ne pouvoir continuer dans la lancé dans laquelle il s’est fait entraîné et débordé par le regret d’avoir faillit à sa mission et d’avoir trahi ses principes. Dans de telles circonstances, remonter le temps est le plus grand désir que l’on ressent et l’inquiétude est la seule chose que l’on affiche. Face à ce déconfort et à cette désespérance, beaucoup choisissent de fuir et ce de diverses manières : le refoulement, les stupéfiants ou la mort. D’autres, par contre, recourent au sadisme sous ses différentes formes.
Si la solitude est le catalyseur d’une anxiété sans égal et d’un désarroi si destructeur c’est qu’elle invoque en nous un monologue qui prend les allures d’un jugement dans lequel on joue le rôle de l’accusé, du juge et du bourreau. Sauf que dans ce jugement la victime n’est autre que l’accusé.
Dans toute confession, toute religion, toute croyance la notion du jugement dernier est évoquée. C’est la chose qui pousse, le plus, les gens à croire, à prier, à faire le bien et à ne pas pêcher. La peur de ne finir dévoré par Osiris, torturé éternellement dans les gouffres de l’enfer,…etc. bref, la peur d’être puni. Le jugement que la solitude nous impose fait partie de cette punition et il a pour nom « Conscience ».
A cette venette déjà citée, vient s’ajouter le transissement de vivre seul et de finir seul sans personne. Je dois avouer que cette idée m’angoisse plus que l’idée d’être condamner par la plus rude des sentences que l’on a déjà rendues. Il y a près de deux mois et demi d’aujourd’hui, un tel sentiment m’était méconnu. En effet, il y a près de deux mois et demi, j’avais quelqu’un en tête à qui je pensais constamment, une personne qui par sa simple existence et présence dans mon esprit m’épaulait le morale et tel un grigri, repoussait les démons du silence qui m’entouraient. Malheureusement, cette personne s’est avérée être un mirage à qui je me suis attaché et en qui j’avais cru. Soudain, quand je me suis rendu à l’évidence qu’il m’était impossible d’atteindre ce mirage, je l’ai banni de mon esprit et le voilà qu’il disparu totalement de ma vie en y laissant un grand néant. Si je parle de cette personne aujourd’hui même c’est pour déclarer officiellement que je me suis défait d’elle et que tout ce qu’elle stimule en moi, maintenant, n’est autre que de l’indifférence. Seulement voilà qu’après cette disjonction spirituelle, et devant ce vide non comblé qu’elle a provoquée, la solitude et le silence, pour moi, ne prennent plus la même tournure qu’avant car, depuis, se sont des épreuves que j’endure constamment et qui me revoient dans les affres.
Dans cette heure tardive je me trouve à cour d’inspiration. Voilà pourquoi je m’arrête ici et je quitte ce clavier pour aller livrer une bataille à la solitude, le silence et ma conscience.
2 commentaires:
Les autres choisissent de fuir dans le masochisme et quand ils pensent au jour où ils seraient dévorés par Osiris, un grand sourire s'affiche sur leur visage.
Comme si ces gens là ont hâte de ressentir la chaleur du ventre d'Osiris, ou qu'ils s'attendent à trouver parmis tout le beau monde dévoré, l'autre, celui qu'ils n'ont pas rencontré sous le soleil de l'extérieur.Ou juste qu'ils se réjouissent, de devenir enfin ces résignés, croyants au destin à l'infini...
j'applaudis en ce moment même si juste tu pouvais le voir!
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