lundi 26 mai 2008

Mal dans sa PEAU

Marre de me regarder dans le miroir avec le même mensonge en tête : "T'inquiètes, on ne voit presque rien, quelque jours et ça partira!" Marre de me voiler la face et me cacher le visage des gens. Marre d'éviter qu'on me regarde dans les yeux car ne verra que des cernes énormes avec un confinement horrible de peaux asséchée et marquée par l'eczéma. Aussi exceptionnel sois je, cela ne suffisait parait il pour me rendre si distingué. Il fallait que je sois ce cas sur je ne sais combien à garder cette mocheté après la puberté. Je la traine depuis que j'ai quatre ou cinq ans et on ne se quitte que quelques mois par an. Tous ceux qui me regardent ne cesse de me rappeler par leur arrogance et culot de me demander ce que j'ai au yeux, que je ressemble plus à la bête qu'au prince charmant. C'est horrible de ne pouvoir se regarder dans un miroir non par honte de ce que je fais ou de ce que je suis, mais, par peur de découvrir pour la nième fois une lésion au coin de l'oeuil que cette satanée de pathologie m'a choisit pour marque. Lorsque le printemps s'installe, c'est avec un grand malaise que je l'accueille, le malaise de ne pouvoir sortir sans être regardé de la même façon qu'un enfant regarde, pour la première fois, une limace, avec un dégoût mal caché et une envie incontrôlable de demander : "c'est quoi ça?"
Les gens ne se rendent pas compte de tort qu'il peuvent causer, ça leur parait légitime de demander, dès qu'on voit, on se demande, instantanément, si c'est contagieux, en oubliant qu'une grippe est cent fois plus fatale et transmissible que ça, car, même si c'était le cas pour une eczéma, il faudrait venir me crever les yeux avant, or, seuls ceux qui ne sont pas encore là ont à ce soucier de ça et j'entends dire par ça mes enfants. Désolé mes petits, papa vous a réservé un drôle d'héritage, la susceptibilité d'être allergiques et/ou asthmatiques.
Bientôt c'est la fin de la saison des amours et de ma souffrance. Contrairement à vous, cette époque de l'année me désarme de tout courage d'aborder les demoiselles qui, par leur charme arrogant, me dissuadent de le faire. Je préfère de loin me cacher derrière mon clavier à me lamenter sur mon sort, tel est le cas à l'instant, ou à tourner en dérision dans des réflexions plus délirantes que philosophiques. Bientôt ce sera l'été, la saison des nuits blanches et je pourrais prétexter une fête au soleil levant pour répondre aux cernes qui ne partiront jamais selon les médecins.
Je vais m'arrêter à ce stade d'écriture car je souffre et j'étouffe déjà assez. Je retourne bosser!

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