mardi 6 mai 2008

Malaise

Me revoilà revenir de cette longue absence. Triste comme toujours, je me torture par mes souvenirs. Cela fait plus de deux semaines que je ne suis plus sous d'anxiolytiques et que l'excitation sentimentale me revient. Selon mon psy, c'était eux qui m'aidaient à me sevrer de l'amour et de tous les autres sentiments. En les retrouvant, je croyait que je serais plus normal, que j'irais bien. Contre toute attente, ces choses qui me rendent humain, ne m'apportent que mal et souffrances. Je me fond dans le décor des couleurs vives que je porte et des blagues que je raconte. De l'intérieur, je fond en larmes pour ce que je suis. Je me justifie par mon boulot devant maman et les gens qui me connaissent qui me trouvent amaigris, de plus en plus, et par le pollen devant le miroir où je regarde l'eczéma qui me ronge les paupières. Je me trouve laid et seul, mais, je ne le reconnais que dans mes récits. Je fais tout pour plaire et pour offrir du bonheur et ce que je récolte ce sont les regards curieux des gens et les réflexions de compassion de ceux pour qui je compte vraiment. Je me remet à fumer en espérant, à chaque clope, que cette fois c'est mon malaise qui part en fumée, or, ce ne sont que mes voisins que j'arrive à étouffer, mes cris continuent à s'élever. J'ai une belle carrière, un sublissime avenir et tant de belles choses à offrir, personne pour les partager. Dans mes rêves, les sièges de ma voiture sont vide, mon lit est grand et froid et il n'y a personne qui m'appelle "PAPA". Dans mes songes, les gens sont sans visages, les corps sans âmes et, tout comme un mirage, les belles choses disparaissent, à mon approche.

2 commentaires:

Le Prisonnier a dit…

Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

-Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Baudelaire, Les fleurs du mal LXXVIII.

Ignescence a dit…

Très bon choix! J'adore Baudelaire!

Oh Mort, grand capitaine
Levons l'ancre
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